Un pote ou un prof ? - Caleb Sherman [Terminée]

28 ans déjà bien entamés, Caleb approche de la trentaine sereinement. D’une taille d’1m90 pile, c’est un homme qui oscille entre physique classique et atypique. Ses nombreuses années de sport intense ont sculpté son corps, athlétique et séduisant voilà les deux termes qu’il aime employer pour se décrire. Un atout charme à ne pas négliger, intensifier par son regard perçant. Ses iris sont d’un bleu si intense qu’ils feraient pâlir de jalousie le plus incroyable des saphirs. Parfaitement assorties avec ses cheveux blancs. Ces derniers, mi-longs, lui confèrent un aspect presque polaire. L’observation est de mise, puisque ses coiffures sont le reflet de son humeur : lâchés et lui tombant devant les yeux signifie qu’il est décontracté et joueur, généralement pendant ses jours de repos – Hérissés et coiffés en pics signifie qu’il ne faut pas blaguer avec lui et que la sévérité sera au rendez-vous, le plus souvent pendant ses cours.

Cette dualité se remarque aussi sur d’autres aspects de sa personne. Sa démarche, droite et affirmée lorsqu’il travaille – Nonchalante et chaloupée en dehors du cadre scolaire. Son style vestimentaire, qui passe d’un uniforme noir et strict, à des habits de jeunes à la mode : casquettes, baskets, hoodie trop large.

Caleb n’est pas une personne expressive physiquement parlant, vous n’arriverez pas à déceler ses pensées rien qu’en regardant son visage. Il est le plus souvent fermé et flegmatique. Il s’exprime néanmoins par les gestes et la parole, ce n’est pas un introverti… Il est même tout l’inverse.  

Quelques petits détails croustillants, il adore les lunettes de soleil et en possède une large collection. Il a un piercing à la langue et des tatouages représentant les 7 Chakras (la Couronne – le Troisième œil – la Gorge – le Cœur – le Plexus Solaire – le Sacré et la Racine) qui commence en haut de sa colonne vertébrale et se termine en bas. Il n’a pas d’odeur particulière, hormis son parfum classique.

Infos en plus : Possède un petit collier, avec une photo de sa sœur à l'intérieur.

Caleb n’a pas un caractère facile à cerner, loin de là. À la fois aussi déjanté qu’un clown et aussi sérieux qu’un comptable, on ne sait jamais sur quel pied danser avec lui, ni quelle est sa véritable personnalité. C’est un homme patient, drôle, sociable, droit, extraverti et de bonne compagnie quand on apprend à le connaître… Sauf si la susceptibilité fait partie de votre vocabulaire. Ce joueur invétéré cherchera toujours à vous titiller, la plupart du temps vous jaugez et connaître vos limites. Les gens qui se vexent à la moindre remarque, très peu pour lui. Il préfère de loin les fortes de tête, celles avec qui il peut s’engueuler joyeusement. Malgré son âge et son poste, il reste un sale gosse au fond de lui.

Mais ne vous y méprenez pas !

À côté de cette attitude d’ado en crise, c’est un véritable adulte responsable. Loyal, strict et protecteur, il tient sa classe d’une poigne ferme. Le credo « une main de fer dans un gant de velours », lui correspond parfaitement. Son but est de faire progresser les jeunes qu’il a sous son aile, dans sa matière, mais également dans leur vie personnelle. Il est toujours à l’écoute des problèmes, se montre disponible dès qu’il le peut et se refuse à abandonner la brebis plus lente sur le bord de la route. Petite précision, il ne les materne pas et ne leur tient pas la main. L’imaginer serait une grosse erreur. Il les pousse à se dépasser, à affronter les difficultés qui se présentent. Parfois avec des méthodes peu conventuelles, mais qui marchent. Cette dernière phrase doit rester secrète, chut.

Caleb sait ce qu’il vaut, il se connaît et a conscience de ses points forts, ainsi que de ses points faibles. Cette assurance se transforme assez régulièrement en une fierté démesurée. Il lui arrive de prendre les gens de haut et justifie cette attitude d’expérience sociale, afin d’observer la réaction des gens. Est-ce vrai ? Peut-être. Très sportif, il ne peut pas rester une journée sans faire de sport et n’est pas satisfait de son corps. Après des années d’ignorance et quelques rendez-vous à droite et à gauche, le terme dysmorphisme est entré dans sa vie. Persuadé, que les miroirs mentent, il ne se voit pas comme il est réellement. La perception de son reflet est totalement erronée. Ce n’est pas un sujet dont il parle, par honte et par pudeur. De manière générale, il n’aime pas parler de ses problèmes ou de sa vie, il reste très fermé à ce sujet.  

[TW : Maladie, mort et deuil]

Caleb,
Nous n’avons que peu de temps désormais, nos chemins vont bientôt se séparer. Cela me fait bizarre de savoir que je ne serais plus à tes côtés, même si nous y étions préparés. Mon état n’a pas cessé de se décliner depuis ces dernières semaines, probablement l’as-tu senti aussi. Après tout, on raconte que les jumeaux ont une connexion particulière. La maladie m’emporte et je viens bientôt m’éteindre. Je n’ai pas perdu le combat, je prends simplement un repos bien mérité. Le cerveau humain est une chose bien étrange. Des tas de souvenirs que je pensais oublier, refont surface.

Enfants miracles, nous sommes arrivés en plein d’Avril sous la lumière de la lune et des étoiles. Maman ne devait pas avoir d’enfants, pourtant, elle n’a jamais perdu espoir. Sa persévérance a payé, à la surprise de tous les médecins. Une fille et un garçon, le duo parfait. Tu as hérité des traits de maman, tandis que les miens se rapprochent davantage de ceux de papa. Différents et pourtant si proche. Une relation fusionnelle s’est immédiatement installée entre nous. Toi l’enfant sérieux et moi l’enfant insouciante. Il est drôle de voir que nous avons tous deux pris des morceaux du caractère de l’autre : la droiture et la rigueur pour moi, l’humour et l’espièglerie pour toi. Une symbiose encore inégalée.

Nés dans une famille de mages plutôt modeste, notre existence s’est dessinée très simplement. Un bonheur pur et sans artifices. Papa nous a transmis son amour pour le sport et l’importance de prendre soin de son corps, maman nous a enseigné l’art de s’occuper et d’élever son âme. Un corps sain, dans un esprit sain. Nous avons conservé ces passions et cet adage en grandissant, tout en développant nos propres goûts. L’astronomie pour toi, les fonds marins et la mer pour moi. Deux activités peu communes pour des enfants. Accompagnés par nos compagnons de toujours : Patsy la Meditikka et Nessy le Carvanha. Entre temps, nous avions découvert nos spécificités magiques, l’entrée à l’Académie n’allait plus tarder. Pour prévenir l’inscription, nos parents ont organisé eux-mêmes la cérémonie pour nous sceller à nos familiers.

En 2008, alors que nous avions 15 ans, nous avons reçu la fameuse lettre nous conviant à Trismegis ! Je me suis retrouvée chez les Créfadet et toi chez les Créhelf. Première fois que nous étions séparée, même si l’on se voyait tous les jours. Une scolarité des plus brillante pour nous deux, à nous forger même une petite réputation au sein de l’École. Les Jumeaux, le corps et l’esprit. Les années ont passé et malheureusement, une ombre a commencé à assombrir ce beau tableau. Je suis tombée malade. Au début, tout semblait normal, mais la situation s’est vite dégradée. Et on vous a annoncé que je n’en avais plus pour très longtemps. Tu me connaissais, je suis une battante et j’ai défié tous les pronostics. De 6 mois, je suis passée à 1 an. Mais l’esprit a beau être puissant, quand le corps nous lâche ne nous pouvons plus rien faire. J’ai dû quitter l’académie lors de notre 5e année. Tu as voulu me suivre, j’ai refusé.

En 2013, je suis admise à l’hôpital. Le temps que j’avais gagné, m’a rattrapé et je me suis éteinte peu de temps après. Nessy est parti avec moi. L’annonce, bien que faite dans la plus grande empathie, t’a détruit. Tu venais me rendre visite tous les jours et tu restais à mes côtés toutes les nuits. Tu séchais même les cours, tu te rappelles ? Un élève aussi brillant, c’est dommage. Alors je t’ai demandé une chose, de ne pas me pleurer et de poursuivre tes études. Promesse que tu as tenue. Ton diplôme en poche, tu as commencé à enseigner en 2017 comme professeur d’Astronomie. Je suis si fière de toi.

Je t’observe depuis les étoiles, tu sais. Je ne t’ai jamais quitté et je te garde à l’œil. Cela m’amuse de voir que tu as conservé mon côté taquin malgré toutes ces années. Merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Continue de tirer tes élèves vers le haut, pousse les, aide les à repousser leurs limites et à les accompagner. C’est drôle, je ne t’aurais jamais imaginé prof. Mais tu es fait pour ça.

PS : n’oublie pas de passer voir papa et maman.

Chloé.