TW : Violence J’m’appelle Ether. Et je vous vois venir ! Ça se prononce
« Ezeur » et pas
« Etére » ou quoique ce soit de ce genre ! Bref.
J’viens Couronneige, dans la région de Galar. Un coin complètement paumé. Et surtout complètement glacial.
Mais bon … j’étais pas seul. Un jour d’octobre, moi et mon jumeau naquirent. Eden. On a toujours été super proches. Normal pour des jumeaux,
quoi.
Pour le reste de la famille … c’est pas le feu. J’ai pas de père, et j’en ai pas grand-chose à foutre de cet homme. Et puis Maman … elle paraissait regretter de nous avoir, parfois. Comme si on était une erreur.
Moi, je m’en foutais. Ça faisait mal, mais j’en avais rien à faire tant que Eden été à mes côtés.
Reste que dans un petit village, les rumeurs ça va vite… comme quoi ma mère était une
catin, j’en passe et des meilleurs.
Je m’en foutais. Mais si des enfants de notre école s’en prenaient à Eden et bien … ils savaient que j’allais pas tarder à leur en coller une.
Eden était plus calme que moi. Avec un côté joueur très marqué, mais aussi une grande sensibilité. Même si on était jumeaux, c’était mon devoir de le protéger. C’était le seul sur lequel je pouvais compter.
Bien-sûr, beaucoup de choses ne manquaient pas de le blesser. Notre enfance n’était pas facile.
Maman pleurait souvent, seule le soir. Je faisais tout pour qu'Eden ne se soucie pas de ce genre de choses. Mais je pouvais pas lui enlever son intelligence.
Notre mère … était peu présente. Elle travaillait beaucoup. A la fois pour essayer de garder la fragile stabilité financière de la famille que pour … passer le moins de temps possible avec des enfants qu’elle n’avait jamais voulu. C’est ce que j’avais compris, de toute façon.
Tant que j’avais Eden … tout pouvait bien se passer. Mais ça le blessait. Moi aussi, d’un côté. Mais je ne me laissais pas ressentir ça.
Merde ! Je m’en foutais moi, j’avais pas choisi de naître.
Dans tous les cas, on devait beaucoup se débrouiller par nous-mêmes. Et, comme si c’était naturel, j’avais endossé le rôle d’aîné. Ce que j’étais, même si c’était que de quelques minutes d’écart.
En tout cas, quelque chose nous manquait par rapport aux autres enfants. Nous aussi, on voulait un Pokémon. Mais … pas n’importe quel Pokémon.
Déjà, on avait tous les deux une préférence pour les types Spectre assez marquée, et surtout … à nos dix ans, on se fit un pari : trouver le premier un Pokémon qui nous corresponde et qui soit chromatique.
Et bah … c’est moi qui aie perdu.
Quelques mois après, Eden est revenu d’une sortie à l’extérieur avec une Stalgamin bleu. « Glaciale ».
C’était un Pokémon plutôt tranquille, ça lui allait bien. Et puis c’était sûr qu’il allait la faire évoluer en Momartik.
J’avais été mauvais perdant ! Mais bon, je savais que j’allais bien finir par trouver quelque chose, moi aussi.
Une année plus tard, Eden avait fait de bons progrès avec son Pokémon. Ça me saoulait de rien avoir trouvé !
Sauf qu’une fois, en rentrant un peu tard … un bruit attira mon attention.
Dans la neige… il y avais un Pokémon. Et vu les bruits qu’il faisait, il avait l’air pas en forme du tout.
C’était …
une boule ? Un Pokémon en forme de boule ? Nan sérieusement, je me suis demandé ce que c’était que ce truc, au départ. Avant de comprendre que c’était un Pokémon vol, en fait.
En tout cas, il avait l’air frigorifié, alors … je le ramenai à la maison.
« C’est un Brindibou. »
« Un Brindiboule, ouais ! »
Le piaf me mit quelques coups de bec sur la tête, de mécontentement.
Bref, Eden m’apprit aussi … que c’était un Pokémon chromatique. Qui deviendrait de type Spectre en évoluant.
« Ah bon. J’suppose que je vais le garder, alors. »
Ouais. C’était pas si mal. Même si là, c’était une boule. Depuis toujours, moi et Spectral avons donc une relation de … chien et chat. On s’apprécie beaucoup, mais on se chamaille aussi pour pas grand-chose.
Et puis … peu de temps après, vint le collège.
Notre mère … nous envoya en pensionnant à Kickenham. Comme pour effacer le problème en le mettant hors de sa portée.
C’était pas si mal, même si ça changeait du trou paumé dont on venait.
C’était un endroit bien plus grand. Je connaissais pas vraiment la ville, moi. Mais …
c’était pas si mal.Puis, il y avait un club de musique dans le collège. J’y atterris un peu par hasard, et finalement c’est une vrai passion que j’ai développé. J’économisai même quelques années pour m’offrir une guitare électrique.
Eden, lui, était une vrai tête. C’était sûr, de grosses études l’attendaient. Moi, j’étais pas très bon à l’école et honnêtement je m’en foutais un peu.
Puis … quelque chose d’inattendu arriva, lors de l’année de nos 15 ans.
On passait les vacances chez notre génitrice et … on avait reçu une étrange lettre.
Ça avait … aucun sens.
« C’est une blague, ce truc … ! »
« Ether … j’ai l’impression que c’est plutôt sérieux, au contraire »
Sans même être sûr de la véracité de cette lettre, on avait accepté l’offre. Et dit à notre mère qu’on allait rejoindre une bonne école, dans une autre région. Tout frais payé.
Il ne lui en fallait pas plus pour qu'elle nous laisse partir,
tch.
C’est ainsi qu’on arriva à Trismegis. Eden chez les Créhelf, moi chez les Créfadet.
J’étais heureux que mon jumeau se fasse enfin d’autre amis, même si c’était bizarre de plus être autant avec lui. Reste qu’on avait quand même pas mal de cours en commun, donc ça allait.
Ensemble, on faisait de notre mieux pour s’adapter à ce tout nouvel univers. C’est vrai que quelques fois, des trucs étranges nous étaient arrivés. Comme faire apparaître de la glace, ou ce genre de truc.
On avait enfin la réponse à toutes nos questions, et surtout, un endroit où on se sentait plus libres, loin de l’influence maternelle.
Tout aurait pu bien se dérouler, et ce tout le long de notre scolarité.
Mais …
en fin de première année …
« Il est tard Ether. On devrait rentrer, là »
«Ouais, ouais, j’arrive »
On sortait parfois, après les cours. Que ce soit pour tout simplement traîner en ville ou en salle d’arcades.
Ce jour-là, je finissais ma partie avant de rejoindre mon frère.
Ouais. Il faisait nuit en fait, là.
Plus grand monde dans les rues.
Eden proposa de prendre un raccourci, c’était pas le truc le plus prudent mais c’était pas grave. On aimait bien prendre des risques ensemble, parfois.
Mais … Dans cette ruelle, il y avait du monde, en fait.
Des masques noirs, des masques blancs … Un logo de
R et un autre de
P.
Merde. Je comprenais plus ou moins dans quoi on était tombé.
« Eden, on devrais se tir-»
Pas le temps de finir ma phrase que … un sbire lança un regard noir dans notre direction.
Et d’autres arrivaient derrière nous.
Merde !
« Eh bien. Deux misérables cafards qui grouillent. Comme c'est immonde. ».
« Foutez-nous la paix, on n’a rien fait ! »
Je me mettais déjà en colère … trop en colère.
Eden se plaça devant moi, tournant sa tête vers la mienne, me lançant un regard, l’air de dire « calme toi qu’on ait pas de problèmes ».
Sauf que … mon jumeau n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que, déjà, une attaque fusa vers lui. Une attaque spectre. Mes yeux s'écarquillèrent.
Jamais je n'allais oublier la vision de ce sbire et de son Lugulabre, abattant mon jumeau comme un vulgaire insecte.
Puis …
tout est flou.Eden était au sol. Il y avait du sang.
Beaucoup de sang. Trop. Sur le sol, mes mains.
Et Eden, les yeux clos, les cheveux rougeâtre.
Quelqu’un qui hurlait.
Je pris un moment avant de me rendre compte que ce quelqu’un, c’était
moi.
Cette odeur de sang envahissait mes sens.
Si bien que je n’avais pas réagi, quand des policiers avaient éloigné les criminel alors qu’ils faisaient une ronde.
Je n’avais pas réagi non plus lorsque l’on me demanda mon nom, ou bien celui de mon frère.
Ce n’est que lorsqu’on l’emmena en ambulance que mes sens revinrent à moi.
« Traumatisme crânien […] …ne sait pas quand il se réveillera… »
Mes souvenirs de ces quelques mots qu’on m’adressa à l’hôpital. Je pleurais, serrant la main de mon cadet, en espérant que ce contact lui permettrait de se réveiller.
Eden n’avait pas ouvert les yeux.J’avais envie de tout détruire. Plus que de la tristesse, c’est la colère qui m’anima. Même colère lorsque la police vint enfin me demander mon témoignage.
« Je vais les buter … Tous !! »
J’avais mal. Je me sentais vide. Je n’avais qu’une envie, les faire payer.
La seule réponse qu’on m’accorda était … que je devais prendre soin de lui, jusqu’à temps qu’il se réveille. Et qu’il n’avait certainement pas envie que je me frotte à des teams de criminels.
Qu’est-ce qu’ils en savaient ?! Ils le connaissaient pas !!Vint la deuxième année à l’académie. Je venais pratiquement pas en cours. J’en avais rien à faire !
Je préférai largement aller voir Eden à l’hôpital, à Fancycity. Puis, même notre mère venait, parfois. Peut-être qu'elle voulait faire la mère aimante, après tout ce temps !?
Comme si elle avait été déjà présente auparavant.En tout cas, je n’avais aucun mot à lui accorder. Il y avait que Eden qui comptait. Pas notre génitrice qui se prenait soudainement pour notre mère.
Bien évidemment, je n’ai pas eu d’autre choix que redoubler. Voilà donc que j’entre, pour la seconde fois, en deuxième année, mais …
J’en ai pas grand-chose à faire des cours moi … tout ce qui m’importe …
C’est de tous les détruire.