Remontrances à la douce odeur de camomille [Lavande]

On m’avait convoqué.
Ouais.
C’était … un des profs de la dernière fois. Celui avec un nom de fleur. Rien que d’y pensait, ça me saouler déjà. Un prof de psycho en plus … j’en avais rien à faire !
En plus convoquer pendant les vacances, on avait tout vu dans cette école.
Vraiment, ça me taper sur les nerfs.

D’ailleurs, une petite voix m’avais vite dit que je ferais mieux de sécher cette entrevue. Ouais.
Le problème étant qu’une autre petite voix, ressemblant bizarrement à celles de mon frère, m’avais charrié « Ether, fait pas ta tête de mule et vas-y ! ».
Pfff…
Je faisais vraiment des efforts, ouais, pour suivre ma voix de la raison. J’avais aucune envie qu’on me fasse encore la morale.
J’avais qu’une envie, devenir plus fort et enfin me venger. Pas assister à des cours de psycho ou je sais pas quoi du genre. Merci mais non merci.

Bref.
Début d’après-midi, premier étage de l’école (oui, j’avais au moins réussi à trouver la salle).
J’attendais contre le mur, non loin de la porte de cette fichue salle. Je n’étais habillé que d’un t-shirt violet et d’un pantalon blanc. Sur ma tête, par-dessus ma discrète que de cheval, il y avait toujours mon habituelle casquette mise à l’envers.
Et encore sur ça, mon familier qui, visiblement, somnoler. En même temps un piaf dans son genre, c’était plutôt nocturne.
Je soupirai intérieurement.
J’attendais une voix calme me dire d’entrer, alors je retirai l’unique écouteur que je portais pour enfin rentrer dans cette pièce.

Ça sentait bon. Ce fut le premier truc qui saisit mon attention. Je paru étonné l’air de quelques instants, avant de reprendre mon habituel air colérique.
Sans attendre, je m’approchais et m’asseyais nonchalamment face à l’homme aux longs cheveux.

- ‘Jour. Vous voulez me voir ?

Mes paroles étaient peut-être polies, mais c’était pas le cas de mon ton, ça c’était sûr.
J’espérai qu’il allait vite me libéré.
agora

Je comprenais l’odeur de la pièce. Voilà déjà que l’homme me présentait une tasse de thé. Tch. A croire que j’étais chez un grand-père. J’étais pas habitué à boire ce genre de choses, pfff… c’était pas parce que j’étais un mage de plante que j’appréciai forcément ces dernières !


Bref, s’il l’homme croyais qu’il pouvait m’avoir dans sa poche comme ça, il se mettait le doigt dans l’œil. Je n’en perdais pas le moins du monde mon expression contrarié : mes sourcils fins froncés, mes yeux lui lançant des éclairs.
J’avais aucune envie d’être ici et je lui faisais clairement savoir.

Prof de Psycho, donc.
Tch. Cette matière, j’en avais rien à faire. J’avais pas besoin de comprendre la psychologie de mon Pokémon ! Il était juste casse-pieds, c’était tout, pour être poli !
D’ailleurs Spectrale semblait avoir été un peu réveillé par l’odeur, visiblement. Il descendit enfin de ma tête, faut dire que c’était lourd un piaf, quand même !
Un peu perdu, la créature regarda autour d’elle avant de cette fois-ci, s’installer sur mes genoux.
Je ne l’avouais pas, mais sa présence me rassurait un peu. Je savais que j’avais scolairement un mauvais comportement, mais … J’avais plus aucune envie d’aller en cours.

Par fierté, sans doute. Faut dire que je géré mes angoisses, quand Eden était encore là, mais … c’était plus le cas maintenant. C’était bien plus simple de plus aller en cours du tout.
Bref.
Mon interlocuteur me tendit la main, et je lui lançais presque un regard noir. J’hésitais à la saisir, mais bon … j’allais peut-être pas aggraver mon cas.
A contre cœur, je serrai sa main quelques instants avant de vite la lâcher. Un prof ça faisait ce genre de choses avec un élève, d’ailleurs ?
Je soupirai intérieurement.
L’homme ne me laissa de toute façon pas en plaçait une.

Tch. Un rictus sarcastique se forma en coin de mes lèvres. J’étais sans doute un peu trop provoquant.
Et j’en avais rien à faire.

- Quoi ? Pourquoi vous m’avez convoqué si c’est pas pour me faire la morale ? Vous vous attendez à quoi, que je vous raconte ma vie ? Vous avez bien dû lire mon dossier de toute façon !

Ouais, qu’il mente pas, il avais accès à toute les infos qu’il voulait ! La vérité était …
Que c’était bien plus simple.
Bien plus simple d’être sur la défensive, dans l’attaque que …
De prendre le risque qu’on me fasse du mal. J’avais pas envie de m’ouvrir, d’encore souffrir.
Merci mais non merci. J’avais assez de problèmes à géré comme ça.
Et puis … je sentais toujours cette rage, dévorante.
Me consommant et étant prête à consommer les autres.

- J’en ai rien à faire, des cours.  C’est pas ça qui va le ramener.

Froid, dur, désormais. Encore cette douleur, cette envie lancinante de détruire tout ce qui me poussait à me mouiller un peu les pattes.
J’étais vague. De toute façon, il avait accès à toute les infos qu’il voulait, alors pourquoi il me saoulait ?!
agora

Forcément ! Pourquoi respecter l’intimité de ses élèves, après tout ?!
Mon regard était toujours aussi noir, toujours aussi … colérique, sur la défensive.
Sentant déjà mon pouls augmentait dangereusement, je passai une main dans le plumage de mon familier pour essayer de me calmer, même un minimum.
Je n’allais pas tenir longtemps, j’le savais.
Je me sentais déjà bouillonner, prêt à exploser aux moindres instants.

Et… les mots tournèrent dans ma tête, comme titillant de plus en plus mon envie de toute détruire.
Horrible ?!
Je posais le poing sur la tête, non loin de la tasse. Mon sang bouillonnait. Tout mon être n’était qu’un amas de ressentiment.
Mes yeux se posèrent sur mon reflet. Mes traits étaient tirés de colère, pourtant …
Je lui ressemblais toujours autant. Il serait toujours avec moi, tout ces ressentiment … il ne pouvais pas partir si facilement !
On me l’avait arraché ! Mon poing fermé frappa la table. Doucement, pour le moment. Je me mordais la lèvre, ne voulant pas exploser de toute cette rage. La tasse trembla un peu, faisant vaciller mon reflet.

- Dites pas ça … comme si vous savez ce que ça fait.

Un grommellement. Je faisais encore de mon mieux pour me contenir. Un futur hein.

- Tch. Quel futur ? Les cours ne m’intéressent en aucun cas, M’sieur Passiflore. Merci mais non merci. J’ai pas besoin de votre pseudo gentillesse. Mon avenir il est inexistant depuis longtemps.

Ouais … ce n’étais pas moi qui aurait dû avoir un futur. Pas moi qui avait sa place avec les élèves, qui étaient un élève modèle et plein de ressources.
Son dernier commentaire me fit perdre mon calme apparent.
Quoi encore ?! Est-ce que j’avais l’air d’avoir du soutien ?!

- Vous devriez le savoir avec mon dossier, non ?!

Comme si ce genre de choses étaient notés, mais bon ça m’étais pas passé à l’esprit.
Frappant de façon plus franche sur la table, je me levai d’un coup, sentant mon cœur et mon corps déborder de rancœur. Spectrale fit quelques battements d’ailes, étonné d’avoir perdu son fauteuil.

- C’était tout ce que j’avais ! Tout !! Arrêtez de faire comme si vous pouvez comprendre ! J’ai plus rien !

J’avais mal. Trop mal. C’était insupportable, comme si j’étouffais. Des larmes de colères coulaient sur mes joues. De colères seulement ? … J’en savais rien !
Mais je me sentais déjà plus répondre, ça, au moins, c’était sûr. Sans doute qu’il y aurait eu des plantes partout, si on aurait été dehors.
Sans même que je le sache, également de l’ombre, se formant à partir de mes épaules. Cette espèce … de fumée de spectre, que je n’arrivais jamais à contrôler.
Faites que tout ça cesse ! … Ma tête tournait. Pourquoi j’étais venu ?!


agora

Tout était flou. Mon cœur battait vite. Mes larmes brouillaient ma vue.
Je me sentais exploser. J’avais envie de tout détruire. Cette colère me consumait plus que jamais.
Qu’est-ce qu’il pouvait y comprendre, après tout ?! Personne ne pouvait me comprendre, alors je détestai qu’on fasse comme si c’était le cas !!
Je n’avais … rien.
Plus rien. C’était simple à comprendre, non ?!
C’était insupportable. Mes jambes tremblaient sous l’effet de l’émotion.
Tout détruire.
…
Non …
La voix de l’homme me ramena à mes pensées. Il voulait … que je retourne me mettre assis.
Il paraissait moins doux. Serrant les poings, je me rassis face à lui.
Mon regard était fuyant. Mes pupilles ardentes de colère.

Il allait revenir ? Se battre ? Comme s’il était devin … ça existait pas, les devins.
Et surtout … comme si c’était si simple.
Je me mordis la lèvre, grommelant une réponse.

- C’est si simple à dire.

Je sentais un vide m’envahir. Qui-sait s’il allait revenir. Qui-sait … si je n’allais pas rester seul.
Mes yeux se tournèrent vers mon familier, ce sale piaf.
Posé sur le bureau, il m’observait de ses grands yeux noirs.
Tch.
Comme si cette sale bête s’inquiétais vraiment.

Puis … le prof eut un blanc.
Après quelques instants, je tournai mon regard bleuté vers le sien et …
C’est comme si tout était figé. Comme si, dans ces yeux je voyais les reflets de ce que je ressentais.
La peine.
La haine.
J’avais mal …
Sa question, je n’y répondis même pas. J’avais pris connaissance de cet incident en me renseignant sur les teams. Je savais ce qu’il signifiait.

Je me sentais touché en plein cœur.
Comme si … c’était simple !
Je baissais la tête, me mordant la lèvre jusqu’à ce qu’elle en saigne presque. Vivre et avancer … ?
Ça me semblait si dérisoire.
Si stupide. Comment je pourrais, maintenant ? J’avais plus rien … !
Ma tête me faisait mal …
J’approchais ma main de cette dernière, dans le but de la soutenir et …
BAM.
Je me pris la table en plein front.
Pourquoi, tout simplement parce que ma magie avait encore fait n’importe quoi et que ma main était encore une fois devenue informe !
Mais … je prit pas la peine de relever la tête.

Les larmes coulèrent à flot sur mes joues, je sanglotai déjà comme un enfant. Comme si mes barrières avaient été abattu d’un seul coup. Je ne pris même pas en compte son commentaire sur l’infirmier … je n’en avais rien à faire, de toute façon. Le problème venait seulement de mon manque de contrôle … !
Mes yeux me brûlaient … merde !

- C’est si simple pour tout le monde, mais … mais … j’ai plus rien … Plus personne ! Je sais même pas géré ma magie … j’aurai du y passer à sa place ! C’est injuste … !

Tout se déverser comme un raz-de marée. Mon corps était sujet à des tremblement, comme si tout c’était libéré d’un coup.

- J’arrive même pas à trouver ma place avec les autres élèves, de toute façon … !! Avec Eden, ça allait, mais … ça me rend malade. Tout me rend malade … ! J’ai pas envie de jouer un rôle et … et… vous pouvez pas comprendre, de toute façon ! Je suis pas normale !

C’étais pas clair … j’y arrivais pas ! Ma gorge me brûlait.
Tch…. J’étais encore trop faible.

agora

Vivre … ma vie ?
Je râlais…. Il comprenait rien !

- Qu’est-ce que vous attendez de moi, au juste …. ?! J’ai aucune envie de retourner en cours !

Oui … parce que je me sentait incompris. On pouvais pas me comprendre, après tout ! Personne était comme moi ! Même si c’était pas ce qui avais provoqué mon décrochage en premier lieu, toute ces angoisse ne me donnais aucune envie de revenir !
M’aider, hein … J’étais pas sûr qu’il ai de si bonne attention ! Peut-être qu’il voulais juste avoir bonne conscience … mais il comprenait rien !
Jeune homme, hein … Je serrait les dents. J’en avais marre !  C’était toujours la même chose !
Une fois de plus, j’avais envie de me mettre en colère et de tout détruire. Ce désir m’alimentait beaucoup trop souvent.
Je me redressai sur le bureau, la colère brillant encore dans mes pupilles. Mais … mon regard était fuyant. Honteux. Bien que toujours très colérique.

- Vous comprenez pas. On me comprend jamais.

Je soupirai, passant une main sur mon visage.

- Je suis pas … un « garçon normal » … ! Je … Je suis même pas un garçon !

Je me mordit la lèvre. Je voulais pas qu’on me rit au nez. Je sentait déjà une boule se formais dans mon estomac.
Des larmes de frustration se formèrent aux coins de mes yeux. Toute cette angoisse, cette impression de ne pas être normal … c’était insupportable.

agora

Tch … une vie d’adolescent normale, hein ? … Ce serait jamais normal. Pas tant qu’il serait pas revenu.
Pff … Mais qu’est-ce que je pouvais faire de plus, à part attendre ?!

- Mhm. J’vais essayer.

De la mauvaise foie … toujours de la mauvais foie. J’osais pas l’admettre, mais remettre les pieds en cours de façon régulière me foutait un peu les chocottes. Je savais que j’allais avoir beaucoup trop de pics d’angoisse.

Il voulais me comprendre, hein … Je voulais pas qu’on se moque de moi et … !

…Hein ? C’était bien la première fois qu’on me demander ce genre de choses. Je relevais les yeux vers Monsieur Violet, surpris.
Puis … détourna le regard, les joues un peu rouges. C’était un peu gênant, en fait.

- Hm-Hm … Je… Non. C’est bon … ça … ça ira comme ça.

J’avais l’habitude de ce prénom après tout. J’avais jamais trop pensé à le changer, mais … j’étais encore plutôt perdu. Faut dire que ça me reliait quand même à mon jumeau, mais … C’était encore compliqué à assumer, alors … ouais. Je laissais la question de côté pour le moment. Et…

- Je …suis pas vraiment dérangé par le masculin, tant que … on n’appuie pas dessus. J’veux dire … tous les pronoms me vont plus ou moins, au final.

Je baissais un peu la tête. C’était vraiment ultra gênant d’en parler comme ça, mais bon…

- Je… Je … j’ai un peu honte, par rapport à ça … puis … les autres élèves, c’est des abrutis … ! Ça me donne vraiment pas envie de retourner en cours !

Ouais … je devais bien l’avouer. Même si j’avais vraiment pas l’habitude de me confier ainsi.
Mes yeux se posaient sur ma main, toujours spectrale. Ça aussi, c’était un autre problème plutôt chiant.

agora

Des … à priori ? J’en avais aucune idée, moi ! J’étais pas … habitué au autres gens.
Avant, il y avais que moi et Eden, et puis ça suffisait !

- Tch. J’en sais rien. Je veux juste pas … m’attirer des problèmes !

Encore une fois, j’avais haussais le ton. Je soupirai doucement.
Je devais me calmer. Déjà que j’avais failli fracasser le bureau…. Le prof me voulais rien de mal.
Je devais me calmer, malgré toute cette rage intérieure.
Surtout qu’il proposais de m’aider …

J’avais pas l’habitude qu’on me tende la main. J’avais vécu avec une seule personne qui comptait, une seule personne pour me soutenir et … j’étais seul, depuis.
J’avais pas envie de m’ouvrir. Ça me faisait trop flipper.

L’homme reprit la parole, alors que je fixai mon reflet tendu dans la tasse de thé.
Décrochage ? …Phobie ?
On … On avais déjà utiliser ces mots pour me décrire, non ?
Mon cœur battait vite.

Puis … un commentaire sur ma main.
Je tournais les yeux vers elle.
Toujours spectral et … et …
Je me concentrai, mais … mais ça marchais pas ! Ça voulais pas revenir à la normale !!

J’avais l’impression de suffoquer … !
Mon cœur battait trop vite … que ça pouvais pas être normal ! Et j’arrivais encore pas à géré ma magie ! J’avais … j’avais tellement peur de perdre le contrôle !

L’homme s’attendais sans doute à ce que ça revienne normal, mais … j’y arrivais pas !
Ça voulais pas marcher !  J’allais le décevoir, sans doute ! J’aurai jamais du lui parler, peut-être que ça serait pas arrivé ! Je devais pas montrer mes faiblesses !

Je devais pas … De nombreuses images me venaient en tête, des souvenirs douloureux qui avais choisi de remonter. Merde ! J’en avais marre de décevoir tout le monde !
Le regard de ma mère … Je suffoquais.

Je ramenai mes jambes contre mon torse, cachant mon visage entre mes bras. Une position de repli. J’avais l’impression que mon cœur allait lâcher. Et cette main ne voulais toujours pas revenir à la normale … !
Merde !
agora

Des … clubs ? J’en avais bien rejoint un, depuis la première année … puis récemment, celui d’exploration, mais …
C’était pas ça, la question. De toute façon j’étais … complètement incapable de lui répondre !
Est-ce qu’il allait m’en vouloir ? Comme tout le monde !
Merde … je contrôlais plus rien.
Mon corps, mon esprit … rien du tout !

Et … et sa voix …
Il reprit la parole, m’arrachant un léger sursaut. Je devais avoir l’air … complètement pathétique !
Mais… il m’avais un peu sorti de mes pensées. C’était … pas plus mal, je suppose.

Je lançais un regard vers ma main … toujours spectrale.
Merde ! Pourquoi j’y arrivais pas ?! Pourquoi j’étais si nul ?

Ma  … ma respiration. Je devais calmer ma respiration.
Alors, malgré mon corps tremblant, j’écoutais les indications du professeur.
J’inspirai … puis expirer longuement.

Après quelques minutes, je me sentait un peu plus détendu, bien que…
Je détestai que mes blessures soit si découvertes. Ça m’était désagréable, je voulais … me protéger.
Qu’est-ce qu’il pouvais faire de plus, de toute façon ? Je devais bien me débrouiller seul, au final. J’avais pas le choix.

Je déliais un peu mes membres, laissant mes jambes retombées au sol.
Je voulais fuir son regard, pour ne pas y rencontrer de la pitié. C’était trop désagréable.

- Je … vais vous laissez.

Je devais me calmer, seul.
J’avais besoin de temps de tranquillité.
Je me levais doucement, me dirigeant vers la porte, le poing serré.
Merde. Je devais apprendre à me contrôler.
Ma magie était pas normal, tout comme le reste de mon existence … !

agora

Je devais partir … me mettre à l’abri. Je n’aimais pas avoir les émotions tant à découvert.
Ça me terrifiais. Je voulais pas … qu’on me blesse encore plus.
Mon cœur battait toujours vite dans ma poitrine.
Partir. Je devais partir.

Et … l’homme se leva.
J’eus un mouvement de recul, comme un animal effrayé. M-merde … ! Il était super grand … !
Je sentait l’angoisse m’envahir de nouveau. Il voulais … que je reste.


- Je … Je veux pas.


Ma voix était fluette, rien du ton caractéristique que je prenais habituellement. Comme si j’étais une personne différente, mais … je contrôlais pas ça. Je contrôlais rien.

Être .. Entouré ? Je  … voulais être seul ! Tranquille … ! … J’allais encore le décevoir, comme je décevais tout le monde et…
Un regard froid me vint en tête. J’étais pas voulu. J’étais une gêne, je … je devais pas déranger. J’étais seul, à présent. Il y avais plus Eden et … j’étais tout seul…

J’avais mal. Trop mal. Ma main encore normale se psoa sur mon torse, sur ce cœur qui battait trop vite.
Des larmes se formaient de nouveau dans mes yeux clairs.
La panique revenait comme elle était parti.  
agora

Mon cœur battait toujours aussi vite. Est-ce qu’il … est-ce qu’il allait m’empêcher de partir ?
J’avais besoin de me mettre au calme .. ! … Je … Je voulais pas rester là … J’avais aucun contrôle sur ce que je pouvais faire, ou dire.
Je devais … m’isoler.

Et .. ouais. Enfin, il voulait bien que je me tire.
Je hochais la tête doucement, fuyant son regard, mais …
Il était bizarre, non ?

Je comprenais pas trop pourquoi, d’un coup, il s’était bloqué. C’était vraiment chelou.

De l’anémie ?... Bon, d’accord.
En tout cas … il … voulait m’aider.
Je …
Je pouvais probablement le faire. Tenter … de retourner en cours. Même si ça me terrifiait bien plus que je ne pouvais l’avouer.
J’allais bien devoir y retourner, de toute façon.

Je hochais encore une fois la tête au dire du prof de psycho, prenant la parole d’une voix faible.

- O-Ouais …

Le remercier, peut-être ? Les mots n’arrivaient pourtant pas à sortir. Merde.
Enfin …
Je … l’entrevue était fini. Je … devais me calmer. Retourner dans ma chambre, jouer à la console, faire quelques chose, seul, sans personne pour m’embêter.
Et qui-sait … peut-être que retourner en cours ne serait pas si dur, finalement ?
agora