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Violence, maltraitance, mort, dépression et mélodrameDans ma famille, j’ai toujours été comme un nuage gris en plein ciel ensoleillé. Attirant l’attention mais pas de la bonne façon. Différent, pas à sa place.
Vous trouvez ça triste ? Ou bien vous voulez pleurer ? Comme c’est touchant, vous allez me faire rougir !
Si ça vous intéresse, prenez-donc quelques instants pour lire mon histoire ! C’est un peu honteux parfois, je sais bien que je n’aimerai pas la narrer à l’oral. Cependant, chaque homme à parfois besoin de se confier à cœur ouvert.Dans la fratrie Achillea, il y a quatre enfants. Sirius, Electre, Ciel et Sélène. Ma place est donc celle de troisième, coincé timidement entre mes deux sœurs.
Ma famille à toujours eu une spécialisation très marquée. Comme on peut s’y attendre de mages vivant à Ebènelle, chaque Achillea se lie à un Pokémon dragon.
Mon père possédait un terrifiant Tranchodon. Ma mère, un gracieux Altaria.
Leurs enfants devaient donc suivre le même exemple.
Famille plutôt dure, tenant d’une main de fer ses enfants, chacun d’entre eux obtenait son familier à ses 10 ans.
Tôt, non ?
Ce lien est pourtant si différent d’un lien de dresseur à Pokémon. Pouvez-vous imaginez ce que c’est, de choisir un partenaire d’une vie à un si jeune âge ? Non ?
Et bien, laissez-moi vous décrire cette sensation.C’est effrayant, terrifiant, inquiétant. On ne peut pas vraiment être prêt à cet âge.
Dans tous les cas, moi aussi, comme les Achillea avant moi, je devais faire d’un puissant dragon mon partenaire.
J’en n’avais pas vraiment envie. Ce n’était pas un type qui m’attirait. Et puis, ce n’était pas si grave d’être différent, non ?
J’étais si niais. Enfin, j’avais bien eu le temps de changer d’avis.
A l’aurore suivant ma dixième année, on me confia une simple Pokéball et quelques mots encore indélébile dans mon esprit. Marqués à l'encre pour ne jamais s'effacer.
"L’heure est venue. Il est temps que tu obtiennes ton propre familier."
Tremblant, j’avais accepté l’objet. Je n’étais pas prêt pour ça. Et surtout pas prêt à porter le peu d’espoir qu’on plaçait contre mon gré sur mes épaules. Même si j’étais l’enfant faible, celui à qui on ne faisait pas vraiment confiance.
Mon physique était plus fébrile que les autres. Et là où des parents normaux auraient voulu me protéger, on me poussait d’autant plus à me dépasser.
Accompagné d’un des dragons familiaux, j’avais donc passé les semaines suivantes à la recherche de ce Pokémon si particulier. Ce partenaire de vie, celui avec lequel je devais finir mes jours.
Je ne voulais pas. Je me sentais forcé.
Cependant …
Un accident arriva.
Classique, vous vous dites ? Effectivement, je restais un enfant, faible qui plus est.Une chute en montagne. Je m’étais retrouvé seul, dans la nature, du haut de mes dix ans.
J’étais terrifié, je pleurais. Ma voix pourtant, était comme absente. Mes cris ne parvenaient pas à s’échapper de ma gorge.
J’eus peur qu’on m’abandonne là, à mon sort.
Néanmoins … Un Pokémon restait avec moi, veillant à mes côtés jusqu’à ce qu’on me retrouve au petit matin.
Ce Pokémon … Oui. Il me plaisait. Il avait un charme particulier. Un air sauvage et farouche, mais tout en gardant cette douceur et cette grâce dans ses mouvements.
Nebula devint mon familier. Et je ne vous décrirez pas la tête de mes parents lorsqu’ils m’ont vu accompagné d’un Absol.
Leurs yeux brillaient de déception. Ça faisait mal. Comme une lame me transperçant, mais …
C’était décidé. Et puis, ils allaient bien finir par accepter, non ?
Il me voyait comme faible. Faible de ne pas avoir fait le bon choix, tout comme faible physiquement.
On m’entraîna sans relâche, contre mon gré.
Faire affronter des dragons à un enfant…
Quel cruauté, n’est-ce pas ?Cependant, cela paraissait normal pour eux. Je devais m’endurcir.
Alors parfois, on m’enfermai dans une pièce avec un des Draco familial et mon Absol et alors, on ne me laissait pas sortir jusqu’à tant que je l’ai vaincu.
J’étais faible, toujours trop faible.
Moi, tout comme Nébula, furent grandement blessés par tout ça.
Des cicatrices encore marquées sur moi, que ce soit sur mon âme ou sur ma peau.
Néanmoins, je voulais m’endurcir. Je ne voulais pas rester faible.
Sauf que j’abîmais mon corps jour après jour.
Les maladies magiques sont plutôt amusantes, vous ne trouvez pas ?
Pouf ! Du jour au lendemain, ça peut arriver pour ne plus jamais repartir.Je fut diagnostiqué à mes treize ans avec celle de Lumia. Mes mains mâtes perdirent leurs couleurs. Mes cheveux châtain prirent un blanc maladif. Tout comme mes pupilles à l'origine brune, désormais rouge comme le sang que j'avais bien trop versé.
Mais je devais continuer de m’entraîner.
J’étais encore trop faible.
Puis …
Argh, excusez-moi, voulez-vous ? Mon cœur se serre, c’est un peu désagréable !
Je vous prierez de mes laisser quelques instants de repos.Un soupir franchit mes lèvres, avant que je ne continue à raconter ce conte digne d'une farce. Puis, l’année de mes quatorze ans.
Éreinté, affaibli …
Ne dit-on pas que les Absols prévienne des catastrophes ?
Et parfois, les subissent aussi.Un accident. Une attaque du Dracolosse de mon père un peu trop fort, lors d’un de nos entraînements. Un peu trop près de mon Pokémon. Un peu trop précise.
Comme si c'était voulu.
Mes yeux s’écarquillèrent.
Et…
La douleur.J’avais mal. Mal à en hurler.
Instant question ! Savez-vous ce que ça fait, de perdre son familier ? Non ? Laissez-moi vous l’expliquez, alors !Des coups de couteaux. L’impression de brûler de l’intérieur, de perdre une partie de soi.
De n’être plus qu’un être vide, aux entrailles brûlantes. Et pourtant toujours vivre, alors que la vie de son partenaire venait de s’achever.
Le souvenir de ses tripes encore présent dans mon esprit, comme si c’était hier.
Mes yeux se sont ouverts à l’hôpital quelques jours après l’incident.
Mon œil.
Je me sentait vide, comme si on avais volé tout ce qui faisait ma personne.
Mes parents avaient l’air déçus.
Je n’étais plus qu’une cause perdue, à leurs yeux.
Qu’importe ? Ils avaient d’autres enfants bien plus doués.
Ce simple accident ne semblait pas les affecter.
Et ce souvenir sanglant de mon partenaire ne m’a plus jamais quitté.
Je le voyais en rêve aussi bien que lorsque j’étais éveillé. Je voulais m’écarteler, mourir pour faire disparaître cette souffrance.
Une année d’enfer s’écoula avant que, après une perte de contrôle … je me retrouva à l’hôpital.
Pourquoi ?
Et bien … disons que ce n’était pas la meilleur des idées de laisser un adolescent avec des idées noirs sans surveillance.Mes yeux s’ouvrirent une fois de plus sur ces murs blancs et …
Ma tête me semblait plus vide.
Plus légère, comme si enfin, mon sommeil avait été épargné de tout ce stress.
Dans ma chambre, une Munna recrachant une fumée noir.
Et à cet instant, je crois bien que mes yeux s’étaient rallumés, juste le temps de quelques secondes.
J’appris un peu plus tard que ce Pokémon appartenait à une des infirmières qui avait dû mal à la gérer. C’était un Pokémon qu’elle avait récupéré et qui avait été à priori abandonné.
J’avais passé un certain nombre de jours à l’hôpital, me remettant de ma tentative tout autant que de mes sombres idées.
Et … avant que je ne parte, l’infirmière en question me dit ces quelques mots.
''Emporte-la avec toi, tu veux bien ? Elle à l’air heureuse, à tes côtés. Et toi aussi. Je suis sûr qu’elle pourrait t’aider à te soigner … tout comme tu pourrais faire de bonnes choses avec. ''
Mes yeux s’écarquillaient. De … bonnes choses ?
J’acceptai son offre, espérant que ces nuages noires allaient enfin quitter mon esprit.
Je ne referai plus les mêmes erreurs. J’allai devenir fort. Puissant.
Quelqu’un à craindre et capable de protéger ses proches.
Esther à mes côtés, tout comme mes prédécesseurs, je rejoins Trismegis à mes quinze ans.
Tout doucement, ma Munna à mes côtés, je pansais mes blessures.
Même si tout n’était pas si simple.
Ces plaies seraient toujours visibles, toujours promptes à se rouvrir lorsqu’elles seront touchées.
‘’ Car ton souvenir me hante encore…’’
Comme un fantôme, Nébula ne m’avais jamais quitté. Il était avec moi, dans mes cauchemars, cependant…
Esther était là. Elle me soulageait de toute cette peine bien trop difficile à contenir.
Et même si Nébula était irremplaçable … je n’étais plus si seul.
J’allais devenir puissant. Je l’avais promis.
Aussi bien à ce fantôme qu’à moi-même.
Mais ... parfois, Esther n'était plus suffisante pour calmer ces démons.
Dans ma chambre, la nuit, il m'arrivait de voir Nébula, mort, des ombres dansant autour de lui. Des ombres semblables à celles de ma famille. Et puis des visions du passé, lorsque je touchais son ancienne Pokéball, que j'avais gardée comme un souvenir.
Je me sentais devenir fou. Des visions ... du passé, du futur ... Des morts, de la peine, de la joie parfois ...
On me diagnostiqua avec l'Œil maudit.
J'en riais presque. Le destin n'en avait pas fini avec moi ? Le monde voulait-il encore que je souffre ?
Tout ceci n'était qu'une farce. Cependant ... Non. Je ne devais plus être faible.
Je ne devais pas perdre Esther, malgré ces images dansant devant mon unique œil.
J’étais un Créhelf acharné, lorsque mes cauchemars ne m’empêchaient pas de dormir. Lorsque mes visions ne m'empêchaient pas de vivre correctement.
Néanmoins …
Ce n’était pas assez.J’avais besoin de puissance.
Je ne voulais plus connaître la peine. Le miroir de mon âme ne pourrait pas être cassé une seconde fois, au risque d’être réduit en mille morceaux impossibles à recoller.
Lors de ma cinquième année, une organisation attira mon attention.
La team Renegate.
Leurs buts ? … Récupérer des reliques.
Une nouvelle lubie se développait en moi.
Non,
se réveillait.
Je voulais cette puissance. Ce pouvoir que ces objets apportaient.
Je ne voulais plus connaître la faiblesse.
Alors, j’ai rejoint cette organisation.
Était-ce une bonne chose ? Aucune idée.L’autre Team criminelle aurait pu aussi me convaincre, dans un autre univers.
Mais la magie apportait autant de bien que de mal.
Je ne voulais pas la détruire. Je n’en voulais qu’à ma propre faiblesse.
Alors ... vers mes 20 ans, je commença à servir cette Team. Me salissant les mains dans l'espoir que tout ceci allait réparer ce qui était irréparable.
Jusqu'à ce que ... je rencontre la Cheffe. Enfin, c'était un grand mot.
Enfin, j’aperçus cette femme qui nous dirigeait et ...
C'était une personne abjecte. Je la haïssais de toute mon âme.
Elle ne méritait pas toute ces reliques.
Non.
Si je servais cette Team, ce n'était que pour moi-même.
Si jamais je mettais la main sur ces objets ... je me devrais de les mettre en sécurité, loin de tout ce chaos. Les détruire, peut-être ?
Car ces années dans la Renegate m'ont bien appris une chose.
On ne peut pas réparer quelque chose de déjà brisé.
J'en ai vu, des hommes prêts à tout pour obtenir un tant soit peu d'importance, de puissance. Des personnes brisées, ne sachant pas où aller.
Je ne voulais pas être comme eux. Faible, avide.
Je l'avais bien compris, Nébula ne me reviendra jamais.
Je terminai brillamment mes études. Et ... tout simplement, je pris un poste d'infirmier.
Ma place était dans cette école, à présent. Et même si je n'ai jamais quitté la Renegate ... je ne sais pas où me placer.
Trahir Acacia serait néanmoins trop douloureux, même si ... l'appel de la puissance fait parfois écho en moi.
Alors ... je reste là, aux côtés de cette école, m'ouvrant à chaque opportunité.
Comme un nuage gris transpercé de rayons de soleil. Une ombre laissant passer la lumière à travers elle. A voir où mes pas incertains vont me mener.